Comment favoriser une relation frère/soeur saine ?

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Relation frères/soeurs,

En début de grossesse,

Alors là, je vais être totalement à contre-courant, mais pour une belle relation dans la fratrie, ça vaut le coup, je préfère de loin une astuce à contre-courant qu’une astuce à contrecoeur 😉
Jusqu’à au moins 6 ou 7 mois, je ne parlais pas spécialement de la grossesse aux enfants.

Si ça se voyait vraiment trop avant (vers 3 ou 4 mois), j’en parlais basiquement et je ne mentionnais que le fait qu’un bébé se construit en moi. Je ne disais surtout pas ce qui semble négatif à un petit (c’est à dire fatigue, nausées de la maman…) enfin, je ne disais pas, ce n’est pas tout à fait ça : quand cela était le cas, je disais simplement que j’étais malade, mais je n’y associais pas le bébé à naître, surtout pas.
Donc, ne pas parler de la grossesse trop tôt, surtout pendant les moments où l’on est vraiment mal, protège leur future relation.
En tout cas, pas en détail, et surtout pas au début. Évidemment, vous pouvez verbaliser que vous soyez fatiguée, que vous ayez besoin de calme ou de temps, l’idée là, c’est juste de dire que vous, vous êtes fatiguée, et/ou malade, sans mentionner que c’est parce que vous portez le bébé. La raison, qu’importe au fond.

Pourquoi ?
Parce que souvent en parlant de la grossesse plus tôt, on commet ce que je pense être deux grosses erreurs pour les futures relations entre frères et soeurs :
– on mentionne le bébé pour tout, souvent maladroitement :  » je suis malade, fatiguée, oui je vomis parce que J’AI UN BÉBÉ dans le ventre » et ça, votre aîné(e) va bien l’entendre, que sa maman est malade parce que un bébé est dans son ventre. « Maman n’est pas disponible, elle est fatiguée avec le bébé dans son ventre »
– on projette un futur, on explique par avance le « moins de temps » qui sera probablement. On prévoit ce qui adviendra au lieu de vivre pleinement ce qui est.

En milieu et fin de grossesse,

Et à la fin de la grossesse ou quand c’est vraiment plus présent/voyant ?
À ce moment-là, bien sûr que vous annoncez la grossesse, vous répondez à leurs questions s’il y en a (enfin, ça dépend de l’âge au fond, à 1 an / 1 an et demi ou moins, une simple phrase suffit et, vivre sa vie normalement ensuite. Sauf grossesse pathologique où là il y a besoin de plus d’explications évidemment, puisque l’aîné(e) va ressentir l’inquiétude et le stress ambiant).

Si possible pour vous, restez plutôt dans des émotions stables, pas trop extrêmes. Les relations dans la fratrie seront plus simples.
Je m’explique :
évitez le trop « parfait » : par ex, tu verras, ce sera merveilleux, superbe, vous allez jouer ensemble, vous allez vous amuser, etc. parce que si l’aîné(e) à moins de 5 ans, il risque de ne pas comprendre (émotionnellement au moins) que tout ce que vous avez énoncé ne puisse être. Pourquoi ne peut-on pas jouer ? Pourquoi il faut attendre ? Tout se mélange, et ce qu’il en ressort, souvent, c’est une incompréhension,
évitez aussi le trop difficile, pénible pour un petit : par ex, maman aura moins de temps pour toi (ça le prépare négativement à mon sens), il faudra partager tes jouets, tes peluches, puis on va se « quitter » 2 ou 3 jours pour le bébé et…. Stop. Tout ça, ça ne sert à rien.
Dépeindre le futur, c’est accepter que le présent se dérobe. Et c’est aussi le créer. Plus votre aîné(e) aura « peur » de ce changement, plus difficile sera la transition.

soyez mesuré(e) tant que faire se peut, expliquer ok, mais de façon mesurée. Par exemple, parlez de lire des livres ensemble, de la possibilité que l’aîné(e) aura de faire des câlins, etc. de ce qui est réalisable DÈS la naissance. De ce qui vous semble acceptable, pour vous ? Puis voilà, sans trop en ajouter.

Si l’aîné(e) ou les aînés ont moins de 5 ans, ne parlez pas trop de l’accouchement en avance. 3 semaines, semble raisonnable (sauf si vous savez que vous accouchez plutôt en avance ou si l’aîné(e) vous demande). Parce que les petits n’ont pas la notion du temps. 1 mois ou 2, c’est long pour eux et vous risquez d’avoir la question régulièrement.

Attention à l’explication du départ pour la maternité :
– Au sujet de la raison : il est important d’insister sur le fait que c’est pour vous, pour être aidée, etc. Là, encore, évitez de préciser que c’est POUR le bébé,
– Au sujet de la séparation d’avec votre ou vos aîné(e)s : « oui, moi aussi, j’ai hâte de te revoir » mais pas d’extrême. Encore une fois, évitez le côté « tu vas trop trop trop me manquer, mon amour, je vais être triste sans toi » surtout pas, vraiment, pour votre aîné(e), évitez ça. De même, « oui bon, je reviens, ce n’est rien, ça passe vite 2 jours, amuse-toi bien » est trop impersonnel, insensible et, comme tout extrême, si possible pour vous, c’est aussi à éviter.

Quand votre aîné(e) découvre le nouveau-né,
– dans la majorité des cas, ils viennent tranquillement vers le bébé, arrangez-vous, vous ou vos proches évidemment, pour qu’il soit dans de bonnes conditions, en plein milieu du lit par exemple, surtout pas au bord. Pourquoi ? Parce que tous les adultes autour doivent être sereins quand l’aîné(e) a le nouveau-né sur lui, dans ses bras. S’il y a du stress, de peur que le petit tombe, l’aîné(e) ressentira ce stress, mais sans savoir pourquoi, sans savoir si c’est par rapport à lui, à ce qu’il « fait » au bébé.
– si en arrivant dans la chambre il y a un mouvement de rejet ou de joie intense… laissez passer, acceptez dans la mesure du possible que cela soit juste une émotion temporaire, ce n’est ni contre vous, ni pour vous, ce sont juste ses émotions du moment, tout simplement.


Évidemment, vous ne pourrez pas vivre exactement comme avant la grossesse, mais n’oubliez pas, si possible uniquement, il serait top de maintenir au moins une activité que votre aîné(e) adore avec vous, par exemple : lire une histoire ou réaliser un jeu en particulier, et ce même si vous avez le bébé dans les bras ou en écharpe.


Après, vous êtes humaines, il n’y a pas de Wonder Woman cachée sur Terre (ou l’on ne le sait pas ahahah), donc soufflez un coup et rappelez-vous que vous donnez le meilleur possible chaque jour. Un broc d’eau vide ne peut pas verser des verres d’eau, il y a des jours ou des périodes sans, et c’est ok, ça fait partie de la vie. Et parfois, le broc déborde et semble pouvoir verser à 15 verres en même temps, c’est ok. Pensez à vous « recharger » pour être et pour offrir de votre personne.

Parfois, vos aîné(e)s vous demandent quelque chose ou un moment alors que vous vous occupez du petit. S’il vous plaît, dans les débuts, évitez les phrases du type : « les petits d’abord », « tu es grand », « montre l’exemple »…
Pour faussement privilégier l’aîné(e) ou les aîné(e)s, de temps à autre, qui se sentiront ainsi toujours autant aimé(e)s et important(e)s 😉 prenez un ton joyeux, qui soit aligné avec une émotion de sérénité ou de joie et, dans les paroles, expliqué à votre nouveau-né que : « ah tu as faim, tété (ou bibi), tu veux un câlin ? Je comprends, mais moi je joue/donne à manger avec/à (prénom de l’ainé). Ça ne peut pas toujours être toi en premier, (prénom de l’aîné(e)) a aussi besoin de moi ». Évidemment, vous prononcez cela, tout en donnant le biberon ou la tétée à votre bébé, ou son câlin. Le nouveau-né comprendra uniquement votre émotion (et un mot que vous prononcez tout le temps, par ex : « tétée ») c’est pourquoi, je vous disais que votre émotion soit sereine et joyeuse, mais l’aîné(e) lui comprend le langage, une fois rassuré(e) sur sa place toujours aussi importante, les moments où il vient en même temps que vous vous occupez du petit, s’arrêtent. En général, deux ou trois fois suffisent.

Évitez vraiment : « il faut privilégier le plus petit que soi », « montre l’exemple », « soit ceci ou cela… » ça crée juste des tensions.

Plus tard, plusieurs mois après la naissance, pour expliquer l’attention aux autres en général et dans une relation de fratrie en particulier, vous pourrez parler de moment simple comme par ex : ne pas claquer les portes pendant le sommeil (en expliquant que le petit en a besoin et qu’en plus vous aurez des moments tous les deux, vous et l’aîné(e)) ou plus tard quand le petit sera à 4 pattes, lui expliquer de faire attention en jouant : « attention avec ta force de ne pas blesser ton frère ou ta soeur, il/elle est encore tout petit, la force sert à aider. »

Attention, souvent, ce n’est pas un grand,
s’il a moins de 5 voire de 7 ans, ce n’est pas un grand,
c’est juste un(e) aîné(e) ! Ne l’oubliez pas.

Et si une phrase que vous ne vouliez pas prononcer sort par mégarde, parce que vous êtes épuisé(e), sachez juste que ça peut arriver.
Acceptez que vous faites du mieux que vous pouvez chaque jour.
Soyez bienveillant avec vous-même et vous pourrez l’être d’autant plus avec autrui (dont vos enfants).



À bientôt,
Évenelle

Ps1 : Pour visualiser l’article en vidéo, c’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=S-w8Za_22Dc
Ps2 : Si vous vous posez la question de selles, de traces dans les sous-vêtements de votre enfant, cet article peut vous aider https://astucesparentales.com/index.php/2024/07/16/encopresie-selles-caca-dans-les-sous-vetements-ou-ailleurs/

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