Parentalité positive et inexistence parentale

Être un parent respectueux,

Alors oui, bien évidemment, la parentalité positive, respectueuse, etc. nommez-la comme vous le préférez, a de nombreux côtés positifs.
Elle englobe des points fondamentaux comme l’écoute, l’expression des émotions, ou bien encore parler en « je » ou en « c’est » plutôt que « tu es, tu fais ». Je vous rédigerai un article complet sur les aspects fondamentaux, mais ici, je m’attarde sur une alerte, une sonnette d’alarme qui me semble capitale.
Il est indéniable que cela participe à l’harmonie familiale, sauf quand le (ou les) pilier(s) du foyer menace(nt) de s’écrouler.



Là, je vais être très mitigée sur tout ce qui se met en place depuis plus de 20 ans. J’ai vu des évolutions merveilleuses (cesser de frapper, être dans l’écoute, etc.) et aussi, malheureusement, des catastrophes à n’en plus finir : des femmes craquent sous le poids des recommandations ou de la culpabilité, des hommes qui fuient ou se désintéressent, des couples qui s’aiment réellement se déchirer, des familles qui avaient tout pour être ensemble se briser…

La parentalité positive, oui MAIS…

Attention à ne pas la confondre avec l’inexistence parentale :
– écouter ne signifie pas tout accepter,
– encourager ne veut pas dire subir,
– être parents n’est pas synonyme d’oubli de soi en tant que femme ou homme.


Ce n’est pas parce que vous souhaitez accompagner votre enfant dans la bienveillance que vous ne pouvez pas instaurer de règles de vie.
Réfléchissez à ce qui est réellement important pour vous, 3 points au moins qui vous semblent impérieux (par exemple, coucher à 19h30, ne pas se faire de mal entre frères et sœurs, le ménage des pièces communes, etc.).
Et ces 3 points, faites-les respecter, que votre énergie soit claire là-dessus (sur ces points), la fermeté dans votre voix, dans votre regard, dans vos mouvements. Il n’est pas question d’écoute et de discussions à n’en plus finir ici, ces 3 points ce sont VOS limites, vos soupapes de sécurité et elles sont précieuses. Faites-les respecter et faites-le savoir, c’est comme ça, point ! Non négociable.



Si c’est RÉELLEMENT le cas, foncez ! C’est parfait.

Maintenant, comment savoir si c’est vraiment le cas ou non, si vos émotions sont alignées avec vos préceptes :
– Si vous êtes stressé(e) en quasi-permanence, que vous souffliez malgré vous un nombre incalculable de fois par jour, si vous vous contenez (que ça vous demande vraiment des efforts) et que vous vous épuisez, si vous êtes tout(e) doux/douce et que vous craquez en hurlant d’un coup (assez régulièrement), si vous avez besoin (je dis bien BESOIN) des écrans pour un peu de répit, si vous n’avez plus aucun temps pour vous parce que l’enfant c’est la priorité et que vous non, si le dialogue n’est plus possible dans votre couple par rapport à l’enfant (ou aux enfants), si vos sens sont en alerte, matin, midi, soir et nuit…
Alors, je suis navrée de vous le dire, mais non, cela ne vous convient pas parfaitement. Pas comme c’est géré et envisagé en France en tout cas.
– Si vous êtes en paix, globalement, rempli(e) de bien-être au milieu de votre famille (après bien évidemment il y a des jours avec et des jours sans, mais là je pense à la majorité du temps), que vous aimez sincèrement cette vision de l’accompagnement ou de l’éducation et que votre chez vous, vous ressource, que votre foyer est apaisant et vivant…
Alors, effectivement, ça vous convient parfaitement !



Et les pères (ou mères selon qui garde le plus les enfants) dans tout ça ?
Je vais vous le présenter autrement : tenez-vous à votre conjoint(e), à votre couple ? Voilà, c’est tout. Répondez à cette question et vous aurez votre réponse, vous saurez si vous souhaitez prendre en compte ses limites aussi ou non.
Après, bien évidemment, trop de limites ne signifient plus rien, donc si votre conjoint(e) en demande énormément par rapport à vous, aux enfants, discutez sincèrement, si vous êtes deux personnes ouvertes, vous trouverez un juste milieu.

Maintenant, pour LE point rouge qui ne parvient pas à être tranché :
– ce point implique-t-il votre partenaire la majeure partie du temps (exemple, le coucher, alors que le/la conjoint(e) est là à ce moment-là), si oui, ça se complique un peu, ce point, il va vraiment falloir le creuser. Est-ce que cela nuit à votre relation à l’enfant ? Ou est-ce que cela nuit à votre relation de couple ? Même si c’est vous qui gérez l’enfant le soir, vous qui le couchez, ça peut nuire à votre partenaire quand même (dans ses limites profondes) parce que cela vous épuise, qu’il y a du bruit tard, parce que le couple n’existe plus vraiment (par exemple).
– ce point implique que vous ou presque, c’est une règle de base, nourriture ou autre, qui se passe surtout en journée lorsque l’autre conjoint n’est pas présent. Bon, il est possible de trancher en votre faveur assez facilement.


Soyez votre propre boussole, il n’est pas question, ici, de savoir si c’est mieux d’agir ainsi ou ainsi, il est question de vous !
Vous, comment vous sentez-vous ? Êtes-vous en paix intérieure chez vous, dans votre foyer ? Le pilier que vous êtes est solide ou il se craquelle ?
Vous sentez-vous débordé(e), noyé(e) ou à flot dans votre rôle parental ? Avez-vous la possibilité d’exister ?

Vous êtes le mur porteur, attention, si ce mur lâche, la maison s’effondre. Vous êtes le broc d’eau, si vous ne le remplissez pas de temps à autre en pensant un peu à votre bien-être, vous ne pourrez plus verser de verres.

Vos limites = votre bien-être intérieur ; votre bien-être intérieur = un couple et une famille forte et stable.
Ne tentez pas de coller aux exigences sociétaires, définissez vos possibilités propres, vos limites propres, vos règles personnelles, faites-les savoir.

La parentalité respectueuse inclut aussi les parents, des règles et des possibles propres à chaque famille. Définissez-les sans culpabilité. Il en va de votre sauvegarde et par extension de celle de votre famille.

À bientôt,
Évenelle

Ps1 : pour l’article en vidéo, c’est par ici : https://youtu.be/ALc7xcQBOr0
Ps2 : envie d’apprendre à lire à votre enfant à partir de 3 ans ? C’est par ici : https://astucesparentales.com/index.php/2024/07/23/apprendre-a-lire-aux-alentours-des-3-ans/

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